Mon histoire : une passion de coeur

12/12/2024

Tout a commencé il y a plusieurs années, avec un rêve d'enfance : avoir un lapin.


Un jour, mon mari m'a fait la plus belle surprise pour mon anniversaire : il m'a emmenée dans un élevage pour choisir mon tout premier lapin. C'est là que Doudou, un adorable lapin noir, est entré dans notre vie. Ce fut un véritable coup de cœur pour toute la famille et le début d'une histoire qui allait transformer ma vie (et celle de ma famille)

En me renseignant pour le bien-être de Doudou, j'ai appris qu'un lapin a besoin d'un congénère pour être vraiment épanoui. Doudou a été vite castré par notre vétérinaire. Et en lui cherchant une copine, c'est là que j'ai découvert la richesse et la diversité des races de lapins : des géants, des moyens, des nains, des poils rex, angoras cachemires, des oreilles dans tous les sens, et de multiples caractères. C'est à ce moment-là que ma curiosité s'est transformée en passion.

Petit à petit, j'ai voulu m'investir davantage. J'ai commencé un petit élevage avec pour priorité absolue le bien-être de mes animaux. Chaque naissance était un moment de bonheur et de magie. Je m'assurais que chaque lapin grandissait dans les meilleures conditions, avec des soins appropriés et un espace adapté. Tous mes reproducteurs vivaient dans de grands parcs individuels, où ils pouvaient courir, explorer et vivre pleinement.

Lorsque nous avons déménagé dans le Gers, ce projet a pris une nouvelle dimension. Avec un plus grand terrain, nous avons aménagé de grands espaces pour que nos animaux s'épanouissent encore plus librement.


Mais comment sont arrivés les cochons d'Inde dans notre vie ? 

Nous sommes en plein milieu de la campagne, alors parfois il y a des rats qui s'invitent. La première fois que nous en avons eu, ils s'étaient faufilés dans la grande volière. Ils avaient fait une galerie sous la volière et mangeaient au sol dans les gamelles de graines d'oiseaux. Nous avons adopté 5 femelles cochons d'Inde à la retraite, pensant qu'ils feraient fuir les rats, mais cela n'a pas fonctionné. Nous les avons vu manger tous ensemble ! C'était presque drole ! Nous avons du, bien évidemment trouvé une autre solution pour les rats des champs qui n'étaient pas les bien venus.

Cependant, cette expérience a marqué un tournant. En découvrant les cochons d'Inde, j'ai été fascinée par les differentes races, toutes les couleurs et marquages et leurs besoins spécifiques. C'est ainsi qu'une nouvelle passion était née.


Ma vie quotidienne, cependant, ne se limite pas aux animaux. Je suis aidante familiale, depuis 12 ans, pour mon mari et mes enfants, qui vivent avec des maladies complexes et  handicapantes. Ce rôle est exigeant et parfois étouffant, entouré de médecins, de soins et de rendez-vous partout. Les animaux ont été une véritable bouffée d'oxygène pour moi, mais aussi une thérapie pour ma famille. Leur présence a un effet apaisant, réconfortant, et nous aide à traverser les moments difficiles. 

C'est avec cet amour pour les animaux que j'ai voulu aller plus loin en aidant ceux qui n'ont pas eu la chance d'être aimés. J'ai décidé de devenir famille d'accueil pour une association. J'ai accueilli et soigné plusieurs lapins, mais cette expérience m'a fait prendre conscience que ce rôle serait trop difficile pour moi. Ces lapins avaient souvent des caractères complexes : peu proches de l'humain, ils avaient besoin de liberté, de congénères ou pas, et de très peu de manipulations. Je savais qu'ils auraient du mal à trouver une famille adaptée, alors j'ai fini par les adopter.

Je me suis alors rendu compte qu'être famille d'accueil n'était pas fait pour moi, car je m'attachais trop à ces boules de poils. J'ai donc arrêté.

Cependant peu de temps après des particuliers, des associations ou des vétérinaires me contactaient directement pour me confier des animaux abandonnés ou dans des situations de maltraitances. J'ai accueillis des lapins, cochons d'Inde, chinchillas, rats, octodons, gerbilles, hamsters, serpent des blés, poules, canards, et oiseaux.

C'est là que l'idée de créer mon propre refuge a germé. Mon refuge est uniquement spécialisé dans les NAC, avec une expertise particulière sur les lapins et les cochons d'Inde grâce à mon expérience d'éleveuse. Mais je m'ouvre également aux autres espèces que j'ai déjà accueillis au refuge. Chaque nouvelle arrivée est une opportunité d'apprendre davantage et de m'enrichir. Je m'entoure de personnes passionnées pour en apprendre le plus possible sur leurs besoins essentiels.


Avec la création officielle de ce refuge, j'espère pouvoir nouer des partenariats et accueillir des bénévoles motivés, qui m'aideront à aménager de nouveaux espaces adaptés pour les animaux recueillis. Toutefois, mon refuge restera volontairement un petit refuge, où chaque pensionnaire reçoit toute l'attention et les soins nécessaires.


Répondre aux idées reçues

Une question revient souvent : « Pourquoi faire naître des animaux alors qu'il y en a tant dans les refuges ? » Mon expérience m'a appris que ces deux démarches répondent à des besoins différents. Par exemple, si je cherche un lapin de race spécifique, comme un bélier anglais, un géant des flandres ou un nain löffel, je vais naturellement me tourner vers un élevage éthique, car ces races sont rarement présentes en refuge. Les lapins des refuges sont souvent issus de mauvais croisements, avec des origines peu claires, et peuvent avoir des besoins spécifiques liés à leur passé.
Que l'on adopte en refuge ou que l'on achète en élevage, il est crucial de bien choisir. Il faut toujours demander des détails, des photos, des informations sur les conditions de vie et les soins apportés aux animaux. Que ce soit pour un éleveur ou un refuge, la transparence est essentielle pour prendre une décision éclairée et respecter l'animal.

 

Élevage Éthique et Respect

Depuis le début, mon élevage repose sur des principes éthiques solides. Je veille à tout : la bonne génétique des reproducteurs, des soins préventifs adaptés (vermifuges, vaccins, etc.), un environnement sain et sécurisé, et une socialisation attentive des petits. Je prends le temps de trouver des familles responsables, en assurant un suivi après adoption. Et si un jour, pour une raison ou une autre, la famille ne peut plus s'occuper de l'animal, je le reprends toujours, sans exception, afin de prendre le temps de lui trouver une bonne famille.


Certains pensent que l'élevage et le refuge sont incompatibles. Je ne suis pas d'accord. Certes, ce sont deux activités différentes, mais quand on aime les animaux et qu'on les respecte, on peut faire les deux, à condition de bien faire les choses. Tout est une question de valeurs et d'engagement.


Avec les projets pour le refuge NAC, mes priorités évoluent. Je tiens à consacrer plus de temps et d'énergie aux animaux recueillis et à la gestion du refuge. Ainsi, mon activité d’élevage sera limitée à quelques portées par an. Je prévois d’élever uniquement une à deux portées de lapins Angora Anglais, une race rare qui me passionne, ainsi que quelques portées de cochons d’Inde skinny et rex. Cela me permettra de continuer à partager mon amour pour ces races exceptionnelles tout en restant fidèle à mes valeurs éthiques et à mon engagement pour le refuge.


Enfin, je tiens à être claire : depuis le début, j'ai toujours été transparente dans toutes mes démarches, qu'il s'agisse de l'élevage, du refuge ou des activités associées. Et je continuerai à l'être, car pour moi, la confiance et l'honnêteté sont des piliers essentiels.


Christelle 
Méli Mélo